Le vendredi 27 avril 2018, une page Facebook a publié une info faisant état du décès de Sidiki Diabaté, le célèbre artiste musicien malien. Information du décès est fausse bien sûr ! Je préfère le dire d’emblée.
Sidiki Diabaté s’est vite empressé de démentir l’information sur sa page Facebook.
Mais quel peu bien être l’objectif de telles publications ? Jouer sur la mort de quelqu’un pour créer le buzz et se faire une réputation.
À mon avis, c’est bien le principal objectif visé par de telle publication : le buzz. Diffuser une information sur une personnalité publique ne peut pas passer inaperçu. Dès que l’information a été publiée, les Facebookers ont commencé à réagir et partager.
Dès l’instant où il y a un engagement sur la publication, les Algorithmes de Facebook se mettent en marche. La publication étant publique, les commentaires, likes et partages sont publiques. Je vois, je réagis, mes amis voient ma réaction, les amis de mes aiment aussi, et ainsi de suite. Ça devient viral. La portée est exponentielle.
Cependant, la vraie portée ce sont les 👍🏽 de la page qui sont générés. La page devient populaire. Tout le monde aimerait la suivre. Du coup, le principal objectif est le recrutement de nouveaux fans pour la page. Alors à ce stade, vous me demanderez pourquoi diffuser de fausses informations pour se faire des fans, sachant qu’une fois démasqué on perd en crédibilité, donc en fans. C’est justement à partir de ce moment que commence le vrai plan des responsables de telles publications : revendre la page (céder les droits d’administrateur à quelqu’un d’autre contre de l’argent en fonction du nombre de fans) ; ou bien changer le nom pour l’usage réel.
J’explique. Je sais qu’en créant une page normale avec ma vraie identité et mes vrais objectifs, je prendrai beaucoup de temps pour avoir beaucoup de fans, ou tout au moins mettre beaucoup d’argent dans la promotion de ma page pour recruter des fans. Mais pourquoi le faire si je sais que lancer une information virale me générera beaucoup de fans ? Sur la page dont il est question ici, il y a eu plus de 1.000 réactions et plus de 2.000 partages. En examinant profondément la page, j’ai remarqué que sa première activité date du vendredi 27 avril 2018. Ce qui laisse croire que la page a été créé ce jour ; a moins que le CM n’ait supprimé les publications antérieures. Aujourd’hui dimanche 29 avril (2 jours après), la page a près de 9.000 fans. Une page nouvellement créée, pour avoir autant de fans en si peu de temps devrait dépenser énormément en coût de publicité de sa page ou être la page d’une personne ou d’une institution déjà connue. L’autre fait marquant c’est le nom de la page. Son choix n’est pas anodin et rappel FRANCE24.
Demain, en changeant le nom de la page avec la vraie identité et les vrais objectifs, une page serait lancée vite et très vite. Et peu de socionautes remarqueront ce subterfuge. L’intox a juste été un appât pour recruter des fans.
Alors que en pareil situation :
- Malheureusement sur Facebook, nombreux d’entre nous se comportent plus comme des caisses à résonance et de partage de ce qui nous touche ou choque ; sans d’abord chercher à vérifier l’authenticité. La première des choses à faire c’est de vérifier l’authenticité en allant sur des sources d’informations ou fiables.
- Ensuite signaler l’information comme FAKE. Aujourd’hui, Facebook se bat pour combattre ces fake news qui font tant de mal. Signaler la publication aidera à cette lutte.
- D’une manière générale, je recommande avant de partager une informations sur les médias sociaux, de s’appliquer à soi le test des 3 passoires de Socrate.
À lire aussi dans le même registre l’article « Qu’est-ce que le deepfake ?« . L’article traite de l’usage malsain des technologies et des applications de transpositions de visage et de voix sur des vidéos pour vous tromper. C’est très dangereux comme pratique.
J’espère avoir contribué à éclairer un temps soit peu sur ces mauvaises pratiques qui ont cours sur les réseaux sociaux et Internet d’une manière générale.
Si vous avez des contributions, n’hésitez pas ! Écrivez-nous a lekiosquedigitalduburkina@gmail.com ou laissez-nous un commentaire.
B. Zorom
Le Kiosque Digital du Burkina 