
Le mercredi 13 octobre, le Burkina Managers Managers Burkina Marketing & Sales Managers Club a tenu une conférence de presse dans le Pavillon de la Créativité (le lieu n’a pas été au hasard) pour la présentation et lancement du plan stratégique de la promotion du “CONSOMMONS LOCAL”. Une question portant sur “réseaux sociaux” a été posée. Mais malheureusement, en raison du temps et des échanges, le point n’a pas pu être développé et la question non répondue.
La question a été de savoir « si nous devons faire la promotion du CONSOMMONS LOCAL sur les réseaux sociaux, c’est sur les mêmes réseaux sociaux qu’on voit les produits des autres pays, etc. abonder. Comment on va faire, est-ce qu’on peut s’en sortir.«
Je propose la réponse dans cet écrit.
La conférence de presse au eu lieu au SIAO. Donc le cadre sied bien à la comparaison que je vais faire dans les lignes qui suivent.
Il faut considérer les médias sociaux comme une foire ; par exemple la foire du SIAO. Les exposants viennent juste présenter des produits, se faire une notoriété, prendre des contacts, nouer des partenariats, etc. À côté, les visiteurs et festivaliers viennent juste pour « voir », prendre des contacts, s’inspirer, passer du temps, etc. Ils ne viennent pas en premier lieu pour acheter. Payer est souvent plus occasionnel, suscité spontanément par un intérêt, etc.
Sur les médias sociaux, c’est plus ou moins la même chose. Les socionautes ne vont pas sur Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, TikTok, Pinterest, YouTube, etc. pour chercher des articles à acheter. Ils y vont pour rester en contact, se connecter avec d’autres personnes, partager, s’informer, informer, influencer, faire l’activisme, etc. Cette audience massive est utilisée par les plateformes pour permettre aux entreprises, institutions ou personnalités qui ont des choses à proposer de saisir l’opportunité. Du coup, l’objectif premier d’être présent sur les médias sociaux ne devraient pas être de vendre.
On regroupe généralement les objectifs en 4 grands ensembles :
- La notoriété : se faire une visibilité et se faire connaître ; c’est-à-dire imprimer l’entreprise, sa marque, ses produits et services dans la carte mentale du socionautes pour être considéré, voir choisi au moment venu. On parle par exemple de notoriété spontanée. Les gens vous citent systématiquement dès qu’on pose une question relative à votre domaine. Quand on dit abonnement télé au Burkina, y a une société qui est spontanément citée par la majorité ; sans même réfléchir. Il y a aussi la notoriété assistée. On liste les différentes marques et on demande dans la liste citée, quelle est ou quelles sont les marques que l’interviewé connaît. Mais il faut faire attention. Avoir de la notoriété n’est pas forcément une bonne chose. On peut être célèbre pour la mauvaise raison
- La préférence : la notoriété doit conduire à la préférence. On parle aussi de considération. Quand vous êtes connus, il faut que les clients potentiels vous considèrent dans leur processus de prise de décision d’achat. Vous pouvez avoir une forte notoriété mais ne pas être la préférence. Tout comme vous pouvez ne pas être n°1 en notoriété mais n°1 en préférence. Personnellement, je pense qu’il faut plus travailler la préférence parce que c’est ce qui permet de vendre.
- La prospection : oui, avec les réseaux sociaux, vous pouvez chercher des prospects qui peuvent devenir des clients
- La conversion : vous remarquerez ici que je ne parle pas de vente mais de conversation. En Marketing Digital d’une manière générale, la conversion désigne l’aboutissement d’une opération call-to-action avec pour objectif de faire entreprendre une action par l’internaute. La conversion peut être une vente, le remplissage d’un formulaire, la souscription à une newsletter, la participation à un évènement, etc.
Au delà de cela, les réseaux sociaux servent aussi à faire la veille (veille concurrentielle, veille sur les tendances et préférences, etc.), à recruter avec LinkedIn (www.linkedin.com) qui est la plateforme par exemple, etc.
Donc si vous êtes une entreprise locale ou vous faite la promotion du local, il faut comprendre et intégrer que la bataille sur les médias sociaux, c’est une bataille d’attention. Et c’est n’est jamais gagné d’avance ou définitivement. Les socionautes sont bombardés de toutes sortes d’infirmations provenant de toute sorte de publications, des individus, des entreprises, etc. Il faut donc pouvoir se distinguer à travers un travail et du contenu de qualité. Et les principales armes de cette bataille sont la persévérance, la constance, la consistance et la qualité. Il faut également noter un point important.
A un moment donné, il faut comprendre qu’on ne peut pas être l’entrepreneur, le livreur, le Community Manager, le vendeur, celui qui va chercher des partenariats et plaidoyer pour son activité ou son secteur d’activité, etc. Vous ne pouvez pas faire ça et pouvoir administrer dans la constance, la consistance et la persévérance votre page pour tirer profit des médias sociaux. Vous pouvez soit recruter une ressource formée et dédiée à cette tâche ou bien externaliser la gestion en confiant à une agence.
Si les médias sociaux peuvent être comparés à une foire, Google (parce que c’est le plus grand moteur de recherche) peut être comparé à un marché où vous êtes dans votre boutique (votre site web) avec pour objectif premier de vendre. Lorsque les gens vont au marché, ils y vont en majorité pour acheter. L’intention d’achat est déjà clairement manifeste. Ils arrivent, rentrent dans votre espace personnel (la boutique) et vous discutez. C’est pour cela il aussi conseillé tant que possible d’avoir un espace personnel dédit en ligne qui est le site web. Vous profiterez des résultats des recherches Google. Quelqu’un qui tape par exemple sur Google “riz local du Burkina”, les premiers résultats seront les sites optimisés du domaine dans un rayon géographique proche. L’internaute va cliquer et aller sur votre site web. Il entre dans votre espace personnel et ne voit que ce qui vous êtes, ce que vous proposez, ce que vous faites, etc. Vous pouvez utiliser les médias sociaux pour créer ce traffic vers votre site web.
En conclusion, la réponse demande encore plus de travail et d’organisation de notre part. Mais c’est la règle du jeu. Quand on embarque dans cette jungle d’Internet et des réseaux sociaux, il faut avoir une stratégie. Sinon nous allons tourner sans vraiment aller loin et nous demander si tout ça marche vraiment ou pas.A ce propos, je vous invite à lire la transcription de la formation que j’ai donnée avec l’Association LOKRE au profit des entrepreneurs sur le Thème “Les techniques du Marketing Digital” : https://lekiosquedigitalduburkina.com/2020/08/18/formation-sur-les-techniques-du-marketing-digital-ce-dont-nous-avons-parle/
Boukary Zorom