Chaque année le 21 février, les Nations-Unies à travers l’UNESCO célèbre la Journée internationale de la langue maternelle et ce depuis février 2000 afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme. Cette journée a été instituée en hommage à des étudiants tués par la police à Dacca (aujourd’hui la capitale du Bangladesh) alors qu’ils manifestaient pour que leur langue maternelle, le bengali, soit déclarée deuxième langue nationale du Pakistan de l’époque.
On peut lire sur le Site Web des Nations-Unies les inquiétantes statistiques suivantes :
- Toutes les deux semaines, une langue disparaît, emportant avec elle tout un patrimoine culturel et intellectuel.
- 40% des habitants de la planète n’ont pas accès à un enseignement dans une langue qu’ils parlent ou qu’ils comprennent.
Les philosophes nous enseignent que l’Homme se distingue de l’animal (dans son sens courant) par sa faculté du langage qui est un élément fondamental permettant de communiquer. Les peuples dans leurs évolutions ont développé des langues parlées qui cimentent davantage leurs relations sociales. Langue et culture vont ensemble. C’est indéniable ! La langue porte l’ADN de la culture (je n’exagère pas) ; donc du développement endogène et durable. Les us et coutumes, les réactions, les comportements, la manière de penser, etc. sont généralement le fruit de la langue que nous parlons. L’une des armes les plus puissantes de la domination culturelle et « civilisationnelle » est la domination par la langue. C’est un soft power indolore qui agit dans la durée et pour l’éternité. Apprendre la langue d’autrui ou parler la langue, c’est apprendre à penser et à se comporter comme ce dernier.
Cependant, ce n’est pas mauvais d’apprendre des autres. Ce n’est pas une mauvaise chose d’apprendre à connaitre l’autre. C’est la diversité qui crée la richesse. C’est d’ailleurs recommandé d’apprendre de nouvelles langues. En neurosciences, il est démontré que ceux qui apprennent plusieurs langues écrites et structurées sont généralement plus intelligents. Ce qui peut nous détruire, c’est d’apprendre à être autrui tout en oubliant et abandonnant qui est-ce que nous sommes.
Cependant, l’objet de cet article ne porte pas véritablement sur la Journée internationale de la langue maternelle ; ni de la place nucléique de la langue dans la culture. Je reconnais quand même avoir été long sur cette première partie. Mais poursuivons…
Je disais plus haut qu’en neurosciences, il est démontré que ceux qui apprennent plusieurs langues écrites et structurées sont généralement plus intelligents. Ce qui est important, c’est la notion de langues écrites. La civilisation orale disparaît avec celui qui détient le récit de l’histoire, les valeurs et les secrets. Mais quand elle est écrite, elle se transmettra de générations en générations. Les langues qui disparaissent sont généralement les langues qui ne sont pas écrites et enseignées.
Au Burkina Faso, de nombreuses langues comme le Mooré, le Dioula, le Fulfuldé, le Gourmartchéma et d’autres langues sont écrites et de plus en plus enseignées. En plus de cela, des Sites Web, des applications mobiles, des journaux en lignes et d’autres plateformes en font la promotion. Il me parait donc utile de mettre en lumière (mais pas de façon exhaustive) ceux qui font des efforts jours et nuits pour préserver et promouvoir notre patrimoine culturelle à travers les langues.
Avec cette plateforme, vous pouvez non seulement découvrir les langues les plus parlées au Burkina ; mais aussi apprendre à les parler. Suivez simplement ce lien : http://www.fasolangue.com
C’est une application Android qui permet de découvrir et d’apprendre le Mooré. Télécharger gratuitement l’application ici : https://play.google.com/store/apps/details?id=org.sim.bf.moore.dictionary







C’est une application Android qui permet de découvrir et d’apprendre le Dioula. Télécharger gratuitement https://play.google.com/store/apps/details?id=org.sim.bf.dioula.dictionary



C’est une application Android qui permet de découvrir et d’apprendre le Fulfuldé. Télécharger gratuitement et découvrez la richesse fascinante de la langue Fulfuldé parlée au Burkina Faso ici : https://play.google.com/store/apps/details?id=org.sim.bf.fulfulde.dictionary
Le premier journal en ligne en langue Mooré. Écrit en Mooré et dans l’alphabet Mooré (la précision est importante), sa lecture régulière vous permettra d’apprendre à écrire le Mooré. Le début sera lent et à tatillon mais après, « ça vient tout seul ». Accédez au site de RAAMDÉ BF en cliquant ici : http://www.raamde-bf.com

Une Page Facebook pour apprendre le Gulmancema. Suivez la page ici : https://www.facebook.com/Gulmancema/

A lire sur le site de l’UNESCO : La langue maternelle à l’école, c’est crucial. https://fr.unesco.org/courier/supplement-numerique/langue-maternelle-ecole-c-est-crucial
Cette liste n’est pas exhaustive. J’en suis conscient. Des initiatives et actions toutes aussi importantes sont menées par des hommes et femmes du Burkina et d’ailleurs pour préserver et pérenniser les langues maternelles ; et par ricochet promouvoir le développement endogène et durable.
L’une des meilleure façon, sinon la meilleure façon serait d’enseigner ces langues à l’école. Il est évident que face à la multitude de langues maternelles, il est difficile « d’imposer » une « langue maternelle nationale ». Mais chaque région a ses spécificités et donner déjà la possibilité d’apprendre et d’enseigner dans les langues maternelles selon la région est un bon début.
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bzo