La télévision payante … A ne rien n’y comprendre !!

Dans le labyrinthe de l’audiovisuel
Par Pierre Ouedraogo
Au Burkina Faso comme dans la plupart des pays africains, le temps que l’on consacre à regarder la télévision est en moyenne de 3h31mn au quotidien (source Africascope, 2016). En plus de ce temps, le fait qu’elle est souvent regardée dans l’intimité de nos foyers fait de la télévision un objet familier, un compagnon de nos journées et soirées.
En dépit de cette familiarité, l’audiovisuel demeure un univers encore très peu connu. En effet, par-delà nos programmes préférés ou nos présentateurs/présentatrices-vedettes, on sait finalement peu de chose de la télévision et du secteur de l’audiovisuel, de son fonctionnement, des différents acteurs qui y interviennent et du rôle respectif de chacun d’entre eux.
L’audiovisuel, un secteur finalement très spécialisé et surtout réglementé
Dans le milieu de la télévision, travaillent quatre grands groupes de professionnels dont les missions sont liées ; celles des uns, à celles des autres. Il s’agit très précisément des producteurs, des créateurs, des diffuseurs et des distributeurs.
Les producteurs sont responsables du processus de fabrication des programmes audiovisuels destinés à une diffusion sur une chaîne de télévision ; de l’écriture du projet jusqu’à la version « prête à diffuser » du programme. Le producteur est par conséquent un chef d’orchestre qui fédère et gère des talents, trouve les financements et garantit la bonne fin de production. Le producteur prend l’initiative du projet et assume la responsabilité financière, technique et artistique de la réalisation de l’œuvre. Il est bien entendu qu’il s’agit d’œuvres artistiques, culturelles, sportives, cinématographiques …
Les créateurs regroupent les auteurs, les réalisateurs et les artistes qui interviennent dans la fabrication d’un programme. Il est intéressant de noter que même un match de football demande un travail de création en plus des acteurs qui sont ici des joueurs. Une fois conçus et fabriqués, les programmes nécessitent l’intervention des diffuseurs.
Les diffuseurs ce sont des entreprises qui programment des émissions de télévision, de radio ou même des projections en salle de cinéma et organisateurs de spectacles. Pour la télévision payante, habituellement, deux types de programmes sont édités et diffusés : les programmes de flux et les programmes de stock. Les programmes de flux sont conçus pour une diffusion unique ou rediffusés sur d’autres supports (journaux télévisés, émissions de jeu, match de foot, retransmissions en direct, etc.). Ces programmes peuvent être produits par la chaine elle-même ou par une société indépendante. Les programmes de stock ont une durée de vie plus longue et pourront donner lieu à des rediffusions telles que les œuvres audiovisuelles et cinématographiques (films, séries, documentaires, etc.). Cette diffusion se fait par les ondes hertziennes, par le câble, par le satellite ou sur un support multimédia dont les droits sont rachetés auprès des producteurs ou des créateurs.
Les distributeurs généralement en contrat avec les diffuseurs, sont les opérateurs auprès desquels l’on souscrit un abonnement pour recevoir un bouquet de chaînes de télévision et/ou de radio. Le distributeur perçoit donc pour le compte du diffuseur les droits auprès des téléspectateurs afin de pouvoir dans le respect de la chaine des droits bénéficier des programmes.
Ces fonctions sont généralement cloisonnées chez les différents acteurs du secteur de l’audiovisuel et créant ainsi une chaine de fabrication et commercialisation des programmes.
Mon exemple concret – Canal Plus, l’art de la combinaison.
Canal Plus a deux missions principales à savoir celle d’agrégateur et d’éditeur d’une part et, de diffuseur d’autre part.
En tant qu’agrégateur et éditeur, Canal Plus obéit à une ligne éditoriale que l’on peut comprendre comme un ensemble de règles qui définissent l’orientation de ses contenus. De tels contenus sont parfois des productions internes à Canal ou externes c’est-à-dire produits par ses partenaires. Ces derniers tiennent en général compte des orientations qui correspondent aux objectifs de Canal. Grâce à cette orientation thématique, Canal peut éditer ou programmer et diffuser des programmes dans tous les pays africains. C’est de cette façon que tous les foyers de nos pays peuvent recevoir plus de 15 chaines Canal Plus et plus de 220 chaînes partenaires. Une telle couverture est de nature à permettre aux téléspectateurs d’accéder aux documentaires, aux films, aux séries ou encore de vivre les grands événements culturels du monde (le FESPACO, le Festival de Cannes, etc.) ou sportifs (le Tour du Faso, les Jeux olympiques, la Coupe d’Afrique des Nations, encore la Coupe du monde qui se déroulera en Russie dès ce mois de juin).
Pour que le plus grand nombre profite de tous ces programmes intéressants, Canal + a mis sur pied un réseau de distributeurs qui permet de couvrir un pays afin de rendre aisé l’accès de tous à ses services. Ce réseau comprend à la fois des entités qui lui sont propres et celui de ses partenaires. Cette proximité est favorisée par les boutiques Canal + et le réseau de distributeurs indépendants. L’objectif d’un tel dispositif est de démocratiser l’accès aux programmes de Canal + qui sont suffisamment diversifiés pour satisfaire les attentes des clients quel que soit leur âge, leur lieu de résidence ou leur profession.
Dans le cas du groupe Canal +, la répartition des tâches est faite de sorte que Canal + Afrique joue le rôle d’agrégateur et d’éditeur. Quant à Canal Plus Burkina (puisque nous sommes au Burkina Faso), elle est une entreprise de droit burkinabè qui joue principalement le rôle de distributeur avec pour mission de rendre accessible l’ensemble des programmes au plus grand nombre des populations vivant au Burkina Faso.
Pierre Ouedraogo
Top bravo
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Tels c’est bien expliqué là, le lambda va toujours poser les même questions encore…en tout cas on va toujours expliqué
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